Airbags Takata : la famille de la conductrice tuée à Reims témoigne

Publié le 22 juillet 2025
Franceinfo
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Dans l'affaire des airbags Takata, l'UFC Que Choisir lance une action de groupe et demande à Stellantis de payer tous les frais indirects liés à l'immobilisation des voitures. L'affaire a pris une nouvelle ampleur avec la mort d'une conductrice en juin. Sa famille s'exprime pour la première fois.

Vincent Dupré a décidé de prendre la parole, dit-il, pour alerter et pour que cela n'arrive plus. Le 11 juin dernier, sa femme prend la route sur une voie rapide près de Reims (Marne)(Nouvelle fenêtre) à bord de sa Citroën C3 pour aller chercher sa fille. Mais sans nouvelles d'elle, son mari s'inquiète et décide de partir à leur recherche.

"J'ai vu qu'il y avait un accident signalé sur la traversée urbaine. Je me suis dit non, ce n'est pas possible. Et en fait, dans le sens inverse, j'ai vu la voiture dans le talus et l'hélicoptère de secours. Je me suis arrêté sur le lieu de l'accident où on m'a dit que ma fille était déjà partie avec les pompiers, qu'elle n'était pas gravement blessée. Par contre, ma conjointe était dans l'ambulance du SAMU et le médecin du SAMU est apparu au bout de 30 secondes pour dire qu'il faut qu'on y aille, parce que son état se dégrade", témoigne le mari de la victime.

Cette mère de famille âgée de 37 ans succombera à ses blessures trois jours plus tard. Un accident mortel survenu à la suite de l'explosion d'un airbag défectueux de la marque Takata. En explosant, il peut projeter des débris métalliques sur le conducteur.

"Il y a quelques années en arrière, Citroën avait fait un premier rappel et ma conjointe m'avait demandé de vérifier son airbag. À l'époque, sa voiture n'était pas concernée. [...] Le rappel allait jusqu'en 2013 et malheureusement pour nous, la voiture était de 2014, à un an près. J'ai perdu ma conjointe à cause de ça. J'ai la haine d'avoir perdu ma femme dans ces conditions-là. Un organe de sécurité qui vous tue, ça ne devrait pas exister", livre Vincent Dupré.

La famille de la victime poursuit aujourd'hui Stellantis en justice. Le groupe automobile, de son côté, assure qu'un courrier de rappel du véhicule a bien été envoyé à l'adresse correspondant à la carte grise du véhicule, mais celle-ci n'était plus valable. Un argument réfuté aujourd'hui par l'avocat de la famille. "L'assurance était à l'adresse de madame. Elle recevait régulièrement des offres promotionnelles ou des SMS l'informant des opérations commerciales mises en œuvre par Citroën. Je crois que si l'on voulait se donner la peine de savoir où était le véhicule, on avait tous les moyens pour y parvenir", explique Me Sébastien Busy.

Suite à cet accident, le gouvernement a ordonné aux constructeurs automobiles d'immobiliser 800 000 véhicules supplémentaires. En France, au total, 1,7 million de voitures sont concernées par ces problèmes d'airbags.