À Reims, il obtient d’un médecin un certificat bidon pour tenter de faire interner son ex-femme

Convaincu que son enfant est en danger, un paranoïaque a voulu le soustraire à la garde de sa mère en tentant de la faire interner. À cette fin, il a produit un certificat de complaisance qu’un médecin généraliste a accepté de rédiger. Le conseil de l’Ordre va être saisi.
Il est interdit d’accès au palais de justice de Reims après avoir matraqué de courriels délirants le tribunal pour enfants, le pôle familial ou encore le service des tutelles pour tenter d’exclure son ex-femme du droit de garde de leur petit garçon. Ce mercredi 3 septembre, il était cependant autorisé à venir, convoqué à l’audience correctionnelle pour répondre du calvaire qu’il lui a fait subir.
L’homme, 42 ans, CSP+ (dont la loi nous interdit de publier l’identité pour protéger l’anonymat de son fils mineur) est persuadé que celui-ci est en danger avec sa mère, « obsession » alimentée par « un trouble de la personnalité de type paranoïaque », avec « rigidité structurelle » qui empêche toute remise en cause.
Il se dit victime d’un « vaste complot » et tout habité par « un récit centré sur la conviction inébranlable » qu’il lui faut sauver son fils, il n’a jamais supporté qu’il puisse être avec sa mère depuis leur séparation en janvier 2023.
Pendant huit mois, le père va exiger « trois visios par jour » avec son fils alors âgé de quatre ans, « pendant lesquelles il en profitait pour glisser que sa mère est un parasite », accuse l’avocate de celle-ci, Maître Pauline Manesse-Chemla.
Le mardi 5 septembre 2023, alors qu’il n‘en a pas la garde, il vient le chercher à la sortie de la classe et s’enferme avec lui toute la semaine, isolé du monde extérieur, téléphone coupé, « en privant sa mère de nouvelles, en l’empêchant d’aller à l’école ».
Le vendredi 8 septembre, le frère du prévenu se rend chez lui : il se fait fermer les volets au nez. Ses parents finissent par appeler les gendarmes, qui récupèrent l’enfant et le remettent à sa mère. Le soir même, furieux, il va chez elle et casse sa porte.
Interpellé, l’homme fait l’objet d’un rappel à la loi mais son entreprise de démolition reprend les mois suivants : il contacte l’entourage de son ex-femme pour laisser entendre qu’elle a besoin de se faire soigner, l’accuse d’être incapable de s’occuper de son fils en alertant la cellule de recueil des informations sur l’enfance en danger.
Fabrice Curlier, L'Union