L’agresseur de la cité Tirlet à Châlons finalement jugé le 25 avril

Le 2 décembre 2024, il est arrivé sur le parking de la cité Tirlet au petit matin, à une heure où la noirceur recouvre tout et les rues désertées. Pour être bien sûr d’arriver à l’heure à son rendez-vous au centre des finances publiques, cet habitant du Verbeau s’est en effet levé au milieu de la nuit et a traversé la ville à pied.
Tandis qu’à partir de 6 h 30, les fonctionnaires les plus matinaux regagnent leur lieu de travail, le sexagénaire alpague successivement « au moins trois agents » de la gent féminine, en leur demandant un stylo. L’une d’elles, contrainte de retourner à son véhicule, tombe une seconde fois nez à nez avec le gêneur. Celui-ci lui indique alors qu’elle a une tache sur sa jupe et, en l’espace de quelques dizaines de secondes, dégaine un mouchoir et commence à lui frotter le postérieur.
Le mis en cause nie en bloc
La fonctionnaire tente alors de le repousser mais l’agresseur a tôt fait de glisser sa main sous le tissu et de lui toucher les parties intimes. Parvenant à se dégager, la première se réfugie dans sa voiture, le second prend la poudre d’escampette. « C’est faux tout ça, elle me cherche des histoires », clame le prévenu ce lundi 13 janvier à la barre du tribunal correctionnel à l’évocation des faits. « J’avais un chèque alors j’ai demandé un stylo, poursuit-il, en peinant à répondre aux questions. Je ne comprends pas pourquoi elles (les femmes qu’il a abordées de la même manière, NDLR) ont eu peur, je ne suis pas un démon. C’est la première fois que je rentre dans un palais de justice depuis que je suis en France. »
« Lors des auditions, Monsieur était à côté de la plaque, dans un registre un peu délirant »
La présidente de l’audience
Sur les conseils de sa hiérarchie, la victime porte plainte le jour même. L’Algérien, Châlonnais depuis ses 10 ans et détenteur d’une carte de résident, est quant à lui interpellé le lendemain sur ce même parking de la cité administrative où il s’est rendu pour s’acquitter du fameux paiement. À la garde à vue succèdent alors des auditions compliquées « durant lesquelles Monsieur est à côté de la plaque, dans un registre un peu délirant », souligne la présidente de l’audience, mettant le doigt sur le dilemme de l’audience, à savoir la déficience intellectuelle du prévenu.
Si cette dernière a bien été reconnue par le médecin psychiatre qui l’a expertisé fin décembre, ce dernier évoquant « un trouble du raisonnement et du jugement » et concluant à « une altération du discernement et du contrôle des actes au moment des faits », ce n’est pas suffisant aux yeux de la défense. « Je m’interroge sur les conclusions rendues et sur la nécessité d’une contre-expertise », indique lors de sa plaidoirie Me Chantal Focachon. Un avis partagé par le tribunal qui a accédé à la demande et maintenu le contrôle judiciaire du sexagénaire jusqu’au 25 avril 2025, date de renvoi du dossier.