Anthony Margon renonce à son appel, sa condamnation pour viols est définitive

Publié le 07 novembre 2025
L'Est éclair
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ll n’y aura pas nouveau procès pour Anthony Margon. Selon nos informations, l’opticien de Brienne-le-Château, condamné à 16 ans de réclusion criminelle par la cour criminelle de l’Aube en septembre dernier, s’est désisté de son appel interjeté en octobre. L’Aubois de 40 ans est donc définitivement condamné et reconnu coupable d’avoir soumis chimiquement, notamment à l’aide de somnifères, violé et filmé trois jeunes Auboises. En l’occurrence, deux anciennes compagnes et une amie.

Un procès éprouvant
Des victimes soulagées de ne pas avoir à subir une nouvelle confrontation éprouvante avec leur violeur, ni de relater, encore une fois, ces faits sordides : « Le désistement de monsieur Margon a été accueilli avec un immense soulagement. Les débats devant la cour criminelle départementale de l’Aube ont été extrêmement éprouvants, laissant les victimes et leurs familles exsangues », a réagi maître Anne-Sophie Wagnon-Horiot, avocate des deux anciennes compagnes du condamné. Des parties civiles qui avaient, à l’image de Gisèle Pélicot, refusé que le procès de leur agresseur « pervers », selon les experts, se tienne à huis clos, pour que la honte change de camp.

Anthony Margon devant la cour criminelle de l’Aube lors de son procès en septembre.

Anthony Margon devant la cour criminelle de l'Aube lors de son procès en septembre - Dessin Sasso

« L’idée de recommencer un nouveau procès était insupportable »
Maitre Anne-Sophie Wagnon-Horiot, avocate de deux victimes
« Courageusement, les jeunes femmes avaient fait le choix engageant d’ouvrir les portes de la salle d’audience, en renonçant au huis clos, afin d’éveiller les consciences et révéler au grand jour la cruauté des faits subis dans un état d’inconscience avéré. Elles avaient également souhaité rendre publiques leurs souffrances, pour servir d’autres qui pourraient se reconnaître dans ce terrible vécu. L’idée de recommencer un nouveau procès devant une cour d’assises d’appel était insupportable. Justice a donc été rendue, avec le prononcé d’une lourde peine de réclusion criminelle aujourd’hui définitive. C’est désormais le temps de la reconstruction pour les victimes et l’examen de conscience pour le condamné », estime le conseil.

« Il importait que la société ouvre les yeux sur la soumission chimique »
Maitre Margaux Dédina, avocate d’une victime
Avocate de la troisième victime du violeur, maître Margaux Dédina partage ce même soulagement : « Le désistement de monsieur Margon met un terme à des années d’épreuve et d’attente pour tenter de tourner cette douloureuse page et se reconstruire. Si les quatre jours d’audience en septembre ont été éprouvants, ma cliente salue la qualité de la tenue de ce procès ».

Une cliente qui avait elle aussi refusé le huis clos. « Il importait, en refusant le huis clos, de donner accès à la salle d’audience, afin d’alerter la société sur la réalité du viol, s’agissant d’un condamné professionnellement très inséré, directeur de magasins d’optique, au profil cependant très inquiétant. Il importait que la société ouvre les yeux sur la soumission chimique et l’horreur supplémentaire imposée aux victimes pour abuser de leur corps inerte. Il importait que leurs voix soient entendues et que les victimes n’aient plus peur d’affronter une procédure. Justice a été rendue et la peine de 16 années de réclusion criminelle est la garantie qu’il soit empêché de nuire à d’autres femmes », indique son conseil.

Anthony Margon, ici lors du procès devant la cour criminelle de l’Aube, a renoncé à faire appel et est donc définitivement condamné à 16 ans de réclusion criminelle.

Anthony Margon, ici lors du procès devant la cour criminelle de l'Aube, a renoncé à faire appel et est donc définitivement condamné à 16 ans de réclusion criminelle - Dessin Sasso

« Anthony Margon s’est désisté dans le souci sincère d‘épargner un nouveau procès aux parties civiles »
Maitre Chloé Bonnat, avocate d’Anthony Margon
Contactée, maître Chloé Bonnat, avocate du Briennois lors du procès, a également réagi au désistement de son client, plaidant l’apaisement : « Anthony Margon n’a jamais contesté sa culpabilité. Il a pris la décision de se désister de son appel dans le souci sincère d‘épargner un nouveau procès aux parties civiles. Il entend désormais purger sa peine dans les meilleures conditions possibles et espère que les parties civiles pourront trouver de l’apaisement ».

Anne-Sophie WAGNON HORIOT, avocate à Troyes
Anne-Sophie WAGNON HORIOT
Avocat associé