"Cold case" dans l'Aisne : un homme condamné 31 ans après le meurtre de la lycéenne Nadège Desnoix

Publié le 26 septembre 2025
TF1 LCI
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Jeudi 25 septembre, Pascal Lafolie a été condamné à 30 ans de prison pour le meurtre de Nadège Desnoix, commis en 1994. L'ADN de l'accusé avait été identifié en 2021 sur le chouchou de la victime, dont le corps avait été retrouvé il y a 31 ans sur un sentier à Château-Thierry. La peine, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, est conforme aux réquisitions de l'avocate générale qui avait demandé la peine maximale.

Trois décennies de mystère et une affaire finalement résolue. Jeudi 25 septembre, Pascal Lafolie a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre en 1994 de Nadège Desnoix, une lycéenne tuée à coups de couteau dans l'Aisne. Il s'agit de l'un des plus anciens crimes non élucidés(nouvelle fenêtre) à aboutir à un procès en France.

La peine, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, est conforme aux réquisitions de l'avocate générale qui avait demandé la peine maximale. L'ADN de l'accusé a été identifié en 2021 sur le chouchou de la victime dont le corps lacéré de coups de couteau avait été retrouvé sur un sentier à Château-Thierry, il y a 31 ans.

Lors de ses réquisitions, l'avocate générale a dressé un portrait glaçant de Pascal Lafolie, un homme qui "sait mentir et tente constamment de manipuler", au "tempérament extrêmement violent" dans toutes les sphères, notamment privée. Il a fait montre d'une "intolérance à la frustration sexuelle" et à "peu de considération pour le consentement des partenaires", a-t-elle souligné.

La peine englobe les autres périodes de détention déjà effectuées depuis le meurtre par Pascal Lafolie, aujourd'hui âgé de 58 ans, qui a fait de la prison ferme pour une agression sexuelle commise en 1996 et un viol(nouvelle fenêtre) en 2000. "La loi telle qu'elle est actuellement ne permet pas de maîtriser la dangerosité de Pascal Lafolie", a-t-elle alerté, soulignant "des similitudes dans la manière d'agir" de l'accusé dans ces trois affaires. À chaque fois, "des femmes, brunes, seules sur un chemin", a détaillé la magistrate.

Pascal Lafolie "est un chasseur de femmes : il les chasse, les attrape par derrière, les domine et exige ce qu'il veut d'elles", a également accusé Gérard Chemla, avocat des frères et sœur de Nadège Desnoix.

Il s'agit de l'un des plus anciens crimes non élucidés à être jugé en France. Pour la famille de Nadège Desnoix, "c'est et ça a été le combat d'une vie", a assuré lors de l'audience Arnaud Miel, avocat de la mère de la victime. Un combat durant lequel est décédé le père de Nadège Desnoix, "mort de chagrin à cause de ce boucher", a affirmé l'avocat en pointant l'accusé dans son box.

De son côté, Gérard Chemla a déploré un "parcours interminable pour obtenir un peu de justice" et l'absence de rapprochement entre les différents dossiers liés à Pascal Lafolie. L'avocat a également insisté sur la possibilité qu'il y ait eu "d'autres femmes" victimes du même homme.

Comme le meurtre de Nadège Desnoix, le viol et l'agression sexuelle pour lesquels l'accusé a été condamné ont eu lieu dans un rayon de 30 km autour de Jouarre (Seine-et-Marne) où il résidait, et dans des circonstances proches. Mercredi à la barre, une commissaire de police a en outre évoqué des "similitudes" avec le meurtre de Karine Leroy, une lycéenne de 19 ans retrouvée morte étranglée en 1994 en lisière de forêt à Montceaux-lès-Meaux (Seine-et-Marne), à une dizaine de kilomètres de Jouarre.

Lorsqu'il a été mis en garde à vue dans l'affaire Nadège Desnoix, Pascal Lafolie, est initialement passé aux aveux, avant de se rétracter. Devant la cour d'assises, il a continué de clamer son innocence, de marbre, sans un regard pour les frères et la sœur de la victime présents dans la salle.

ATC avec AFP 

Gérard CHEMLA, avocat rémois réputé en matière pénale des victimes
Gérard CHEMLA
Avocat associé