« Le harcèlement scolaire est souvent le point de départ d’autres violences » : mardi 27 mai, rendez-vous aux Rencontres rémoises du droit de la victime

Publié le 26 mai 2025
L'Union
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Le harcèlement scolaire est le thème choisi pour la deuxième édition des rencontres rémoises du droit de la victime. Le mardi 27 mai 2025, il sera possible d’écouter des expertises et expériences différentes, sur le campus de Sciences Po à Reims.

Les rencontres rémoises du droit de la victime sont des événements coorganisés par l’association Le Mars-France Victimes 51 et le cabinet d’avocat ACG de Reims. La première édition en 2023 était dédiée aux violences conjugales. Deux ans plus tard, les organisateurs choisissent de faire intervenir des victimes, des avocats ou encore des médecins sur le thème du harcèlement scolaire, le mardi 27 mai 2025 sur le campus de Sciences Po à Reims.

Ce colloque sera divisé en trois temps. Il débutera dès 9h30 par un temps d’écoute dédié aux paroles et témoignages de victimes. Séverine Vermard sera présente en hommage à son fils Lucas. Victime de harcèlement scolaire en raison de son homosexualité, il s’est suicidé à l’âge de 13 ans le 7 janvier 2023.

Un second temps fort, à partir de 11 heures, sera consacré à l’identification des signes de harcèlement. « Apprendre à repérer les signaux faibles est essentiel, tout comme libérer la parole des victimes concernées », confie Nazha Chtany, directrice de l’association Le Mars-France Victimes 51. « Plus on en parlera, plus on pourra aider. Pas seulement les victimes, mais aussi les auteurs. » Seront aussi abordés les moyens d’agir et de réparer, à partir de 14 heures.

La journée accueillera plusieurs victimes qui ont fait de leur souffrance, leur combat. Nathan Smadja, fondateur de l’association Résiste interviendra en ce jour du 27 mai 2025. Créée en 2023, l’association milite pour une meilleure prise en compte de la parole des enfants. Chaque année, un million d’élèves sont victimes de harcèlement scolaire. Elian Poitier, fondateur de Faire face au harcèlement, partagera également son engagement. Il travaille désormais aux côtés de Gabriel Attal, dans l’espoir de faire de ce sujet une cause nationale.

Pour Nazha Chtany, la complexité des témoignages est indispensable : « Si on prend dix victimes, il n’y en a pas deux qui vont le vivre de la même manière. Il faut que chacun puisse se reconnaître dans la parole des intervenants. »

L’association Le Mars, agréée par le ministère de la Justice, œuvre quotidiennement pour l’accompagnement des victimes d’infractions pénales. Ses missions sont vastes : insertion, lutte contre la récidive, médiation pénale, mais aussi écoute et soutien psychologique.

« La prise en charge est gratuite, illimitée, et personnalisée. Elle peut être psychologique, juridique ou sociale », explique la directrice. L’objectif est clair : éviter la survictimisation et garantir un suivi adapté à chaque situation. Le harcèlement scolaire, souvent à l’origine d’autres formes de violences, nécessite une vigilance accrue.

 

Par Eloïse Le Lore, L'Union.

Pauline MANESSE-CHEMLA, avocate pour les victimes
Pauline MANESSE-CHEMLA
Avocat associé