Meurtre d'un vigneron à Cumières : Yann Vadin condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour avoir tué son père
La cour d'assises de la Marne a condamné jeudi 27 novembre Yann Vadin à 25 ans de réclusion criminelle pour avoir tué son père, vigneron et coassocié au sein de la maison de champagne familiale à Cumières, près d'Épernay, le 30 septembre 2022.
Au terme de trois jours de débats depuis lundi 24 novembre, la cour d'assises de la Marne a rendu son verdict dans le procès de Yann Vadin. Après une délibération d'un peu moins de deux heures, le tribunal l'a condamné ce jeudi 27 novembre à 25 ans de réclusion criminelle pour avoir tué son père Jean-Luc Vadin de trois coups de fusil, le 30 septembre 2022 à Cumières, un vigneron associé à son fils pour faire tourner la maison de champagne familiale "Vadin-Plateau". Il est aussi reconnu coupable d'abus de confiance, ayant détourné une importante somme d'argent de la société à des fins personnelles.
Le matin même, l'avocate générale avait requis une peine légèrement supérieure de 27 ans de réclusion criminelle, excluant toute abolition ou altération du discernement de Yann Vadin au moment de passer à l'acte et de simuler un cambriolage qui aurait mal tourné. Un projet "réfléchi", motivé par les dettes que le fils avait accumulées envers son père et associé, d'après la magistrate. Elle a toutefois loué le fait que l'accusé, âgé aujourd'hui de 36 ans et sans antécédent judiciaire, reconnaisse les faits qui lui sont reprochés.
"Justice est rendue"
Le jugement prononcé satisfait Maître Gérard Chemla, l'avocat d'une partie de la famille de Jean-Luc Vadin. "Justice est rendue" a-t-il déclaré en sortie d'audience et d'un ton apaisé. Selon lui, 25 ans est une "peine correcte", même si Yann Vadin "aurait pu prendre davantage", d'après lui.
Cette peine est "particulièrement disproportionnée" du point de vue de l'avocate de Yann Vadin, Maître Naïri Zadourian, qui avait dressé le portrait d'un homme "suicidaire", épuisé par un travail chronophage sur l'exploitation et par un climat familial tendu. Elle a plaidé pour "détacher le mobile financier" qui d'après elle est "réducteur" pour expliquer le passage à l'acte de son client.
À l'annonce du verdict, la mère de l'accusé a fondu en larmes dans les bras de l'avocate de son fils. Elle n'a pas encore indiqué si Yann Vadin comptait faire appel de cette décision.
Louison LEROY, pour Ici