Poursuivi pour injure et diffamation envers le maire, un retraité d’Aÿ-Champagne s’en sort grâce à la prescription

Publié le 26 août 2025
L'Union
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La procédure engagée contre un retraité d’Aÿ-Champagne accusé d’avoir injurié et diffamé l’ancien maire de la commune a fait pschitt : ce mardi 26 août en délibéré, le tribunal de Reims a constaté la prescription des propos incriminés.

Âgé de 76 ans, il avait comparu à la barre du tribunal correctionnel de Reims, en costume gris et cravate rose, sûr de son fait, au point d’avoir distribué dans les boîtes aux lettres et placardé dans les rues d’Aÿ-Champagne un tract peu amène envers le maire de l’époque, Dominique Lévêque (il a démissionné en mai 2025).

Entre deux injures, le retraité l’accusait de ne pas avoir accompli son service militaire. Cela faisait déjà plusieurs années qu’il adressait personnellement au maire des courriers du même acabit, mais avec ce tract porté à la connaissance de tous les habitants en septembre 2023, il avait franchi un cap et une plainte avait été déposée.

Coupable ou non coupable ? Par jugement rendu ce mardi 26 août en délibéré, le tribunal correctionnel de Reims a décidé ni l’un ni l’autre : il a constaté la prescription des propos incriminés.

Sur le fond, l’administré reprochait à l’édile de ne pas avoir « respecté l’article 49 du Code électoral [45 en fait, NDLR] qui dit que « nul ne peut être élu s’il ne justifie avoir satisfait aux obligations imposées par le Code du service national ». Il refuse de publier le mince feuillet de son dossier militaire puisqu’il n’a pas accompli son service. »

Le président lui avait fait remarquer que le maire avait très bien pu satisfaire à ses obligations d’une autre manière, en ayant été réformé par exemple. Dominique Lévêque s’en était d’ailleurs expliqué dans nos colonnes : « J’ai été dispensé pour soutien de famille ».

Pas de quoi faire changer d’avis le prévenu, « ancien militaire ayant servi pendant plus de trente ans l’armée de la République française », comme il s’était présenté avec fierté, ce qui pourrait expliquer sa fixette vis-à-vis des obligations militaires du maire.

« Ce comportement met en cause le pacte républicain. Cela fait 14 ans qu’il poursuit publiquement cet élu de sa haine, il y en a assez, il faut que ça cesse », demandait Maître Pauline Manesse-Chemla, au soutien des intérêts de l’Association des maires, quand sa consœur Me Devarenne Odaert, pour Dominique Lévêque, relevait : « Dans ce pavé, il n’y a pas un mot qui ne soit pas diffamatoire… sauf quand ce sont des injures ».

Le substitut du procureur avait demandé une peine d’amende dont il laissait le soin aux magistrats d’apprécier le montant mais prescription acquise, plus aucune condamnation n’était finalement possible.

Fabrice Curlier, L'Union

Pauline MANESSE-CHEMLA, avocate pour les victimes
Pauline MANESSE-CHEMLA
Avocat associé