Elle appâte sa victime et filme l'agression avec son portable
La tête entre les mains, les deux prévenus attendent d'être fixés sur leur sort. Ils ont demandé un délai pour préparer leur défense, le tribunal doit donc simplement statuer sur le placement en détention requis par le substitut du procureur. Me Focachon ne cache pas sa crainte. « Même si mon client n'a aucun antécédent judiciaire, les faits dont il est accusé sont particulièrement graves. » Tout juste majeurs, les deux Châlonnais faisaient l'objet hier d'une procédure de comparution immédiate pour des faits de vol avec violence en réunion.
Le tribunal a finalement décidé de renvoyer les deux prévenus devant un juge d'instruction. « Il s'agit de préciser les responsabilités de chacun dans ce dossier », leur a expliqué le président. Le tribunal a décidé de délivrer un mandat de dépôt à l'issue de l'audience.
Bryan, lui, vient de comprendre que deux de ses bourreaux dormiront le soir même en prison. Cet adolescent de 15 ans, qui réside dans le quartier Schmit, doit à ces deux hommes et à trois de leurs amis mineurs d'avoir vécu la pire soirée de sa vie. Lundi soir, vers 22 h 30, il se rend à un rendez-vous amoureux au jard anglais. Le lieu de rencontre est fixé par une adolescente, rencontrée via internet. Sans difficulté, elle réussit à appâter sa victime. Finalement, Bryan se retrouve nez à nez avec cinq agresseurs. Quatre sont encagoulés.
Ils le rouent de coups, lui volent une partie de ses vêtements, sa chaîne en or et ses chaussures. Son pantalon est baissé. La scène est filmée par l'adolescente. La victime réussit à ôter la cagoule de l'un de ses tortionnaires. Finalement, ces derniers abandonneront Bryan, inconscient.
Lors de son audition, l'un des prévenus dira simplement : « Il a eu des spasmes et puis plus rien. On pensait qu'il était mort. » Un aveu qui fait froid dans le dos. Heureusement, le parallèle avec « L'appât », le film de Bertrand Tavernier, s'arrête là. Bryan sera secouru par Alice, une automobiliste de 23 ans qui a aperçu l'ado titubant le long de la route.
Le téléphone portable de Bryan, utilisé par l'adolescente le soir de l'agression, permet aux policiers d'identifier les cinq individus. Convoqué jeudi matin au commissariat de Châlons, Bryan reconnaît sans difficulté deux de ses agresseurs. Ces derniers ont d'ailleurs avoué les faits au cours de leur garde à vue.
Présentés au juge des enfants, les trois mineurs ont été placés dans des foyers. Hier, le juge d'instruction a mis en examen leurs deux acolytes pour vol avec violence. Ils ont été placés en détention provisoire.
Une ITT de 30 jours a été délivrée à l'encontre de Bryan. Son avocat, Me Couvreur, a réclamé une expertise médicale.
Corinne LANGE
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